Je suis ravi d’intégrer le Pays, pour y trouver à la fois un territoire riche d’un patrimoine naturel, culturel et paysager d’exception, et une équipe pleine de dynamisme, engagée dans la construction concertée d’un développement territorial réellement durable.
Si nous l’observons attentivement, la planche de bois nous raconte toujours l’histoire unique de l’organisme vivant qui l’a façonnée. Considérant cela, j’ai souhaité lier ma formation à l’École Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (ENSTIB) d’Épinal à celle de la gestion des forêts et des milieux naturels.
Au fil de mon parcours, j’ai eu la chance de sillonner les forêts d’ici et d’ailleurs, celles qui poussent les pieds dans l’eau et d’autres qui tutoient les crêtes enneigées. Ailleurs d’abord, au pays de l’or vert, en Guyane. Ici ensuite, dans les forêts méditerranéennes, du Ventoux aux Grands Causses. Entre temps, je n’oubliais pas de rendre visite aux forêts vallonnées des Vosges et des Ardennes.
J’ai beaucoup appris de ce tour d’horizon, en rencontrant élus, gestionnaires et entreprises de la filière forêt-bois, dessinant l’étendue des problématiques de cette dernière.
Les espaces forestiers de notre territoire fournissent des biens et services inestimables, et sont un support multi-pratiques à vocation culturelle, sportive et médicinale, ou encore spirituelle.
Leur gestion durable vise à concilier une mobilisation de bois, de liège et autres produits forestiers soutenant le développement économique local et la préservation d’habitats naturels capables d’accueillir une biodiversité à plusieurs échelles. Elle prend en considération le rôle des forêts dans la protection de l’eau et des sols comme leur vulnérabilité face à certaines actions anthropiques, aux aléas naturels et aux changements globaux. Tout cela en faisant coïncider un besoin grandissant d’accueil du public et une demande de sanctuarisation du paysage.
Ces attentes fortes renvoient parfois à des visions antagonistes qui doivent animer les débats et servir à bousculer le statu quo.
En dehors des grands massifs aussi, la question forestière et celle de l’arbre est bien présente, plus seulement en filigrane mais au cœur des préoccupations de régulation thermique, de réduction de l'empreinte carbone des bâtiments, de santé publique et plus généralement de la qualité de vie dans les villes et les bourgs.
Si l’arbre croît lentement, la forêt évolue rapidement. Le temps de cligner des yeux et la reconquête forestière nous questionne sur le devenir des friches agricoles, sur la conservation de la biodiversité des milieux ouverts comme sur les opportunités de production de bois et d’agroforesterie.
Entendons qu’à l’ère du renouvelable, de la souveraineté énergétique et de la relocalisation des savoir-faire, il nous faudra mettre un pied (ou deux) en forêt. Il conviendra aussi de faire vivre les liens existants avec nos collaborateurs, voisins catalans des deux côtés des Pyrénées, occitans, méditerranéens...et d’en créer de nouveaux.
Je ressens au Pays un réel engouement d’élus et de citoyens soucieux de s’emparer de la complexité du sujet forestier. L’accueil chaleureux des partenaires déjà rencontrés et la qualité des travaux menés par mes prédécesseurs sont pour moi porteurs d’optimisme. Je peux donc faire part d’une vraie motivation à ce que, dans la considération des voix multiples qui émanent du territoire, nous agissions pour convertir chaque opportunité en réussite collective.
Je nous souhaite d’arpenter ensemble les plus beaux chemins arborés !